Moins de produit avec une pulvérisation Moins de produit avec une pulvérisation ultralocalisée
L’objectif des traitements ciblés est de ne pulvériser de l’herbicide que sur les adventices ou d’apporter du fongicide uniquement aux végétaux touchés.
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La réduction des doses est la préoccupation du moment. Mais au-delà de la diminution du nombre de traitements et de la réduction de la dérive, la solution la plus radicale est de ne traiter que la plante malade ou les adventices. Premier sur le marché du traitement ultralocalisé, l’AmaSpot d’Amazone est un dispositif de détection des mauvaises herbes par infrarouge qui déclenche la pulvérisation de l’herbicide au niveau de chaque buse. En décelant les végétaux verts sur l’arrière-plan du sol, le système fournit une pulvérisation très localisée. Celle-ci permet d’économiser 20 à 80 % de produits chimiques. À l’aide de capteurs à infrarouge de haute technologie, une modulation d’impulsion de bande passante (50 Hz) ultrarapide et des buses spéciales à faible variation sur la rampe Amazone Super-Loom, l’AmaSpot repère des plantes jusqu’à une surface aussi réduite qu’un centimètre carré, de jour comme de nuit, et jusqu’à une vitesse de 20 km/h.
De son côté, l’entreprise Kuhn a noué un partenariat avec Carbon Bee pour développer une solution de traitement ciblé. Parallèlement, elle propose le système AutoSpray, avec des porte-jets intelligents équipés de la technologie PWM (Pulse Width Modulation ou pulsation à longueur modulée).
Utiliser l’intelligence artificielle
C’est en s’appuyant sur les techniques avancées de l’intelligence artificielle (machine learning et deep learning) que la start-up française Bilberry a développé un système de détection, d’identification et de destruction des adventices pour les pulvérisateurs de grandes cultures. Un réseau de caméras haute définition est monté sur la rampe du pulvérisateur. Un éclairage par projecteur à leds garantit le fonctionnement des caméras, quelles que soient l’heure du traitement et les conditions atmosphériques. Pendant l’intervention, un ordinateur embarqué récupère les informations des caméras en temps réel. Un algorithme analyse les images et identifie les adventices. Les buses du pulvérisateur, pilotables individuellement, se déclenchent en passant au-dessus de la mauvaise herbe. L’information récoltée dans la parcelle est automatiquement transformée en cartes, avec une identification précise du type d’adventices pour faciliter une intervention ultérieure. Ces cartes aident à repérer précocement une invasion d’une mauvaise herbe particulière. Il est possible de les exploiter à nouveau pour un second passage d’herbicide.
Bilberry a signé un partenariat avec le constructeur de pulvérisateurs Agrifac, qui teste cette solution en Australie. Là-bas, l’objectif est double. Les farmers souhaitent tout d’abord réduire leur facture d’intrants avec un traitement ciblé. Mais surtout, la sécheresse récurrente oblige à réaliser un désherbage parfait, car la moindre adventice est une consommatrice d’eau. Les premiers résultats sont attendus en 2020.
Moins d’un millimètre
de précision
Alors que les solutions d’Amazone, Carbon Bee et Bilbery arrivent tout juste en commercialisation, la nouvelle génération de solutions de pulvérisation ciblée est déjà dans les tuyaux. Désormais, il ne s’agit plus seulement de détecter des adventices sur sol nu mais de les repérer dans la culture en végétation et de les identifier pour appliquer un herbicide adapté. Déjà en service sur quatre exploitations britanniques, les robots Tom Weed Mapping parcourent les parcelles à la recherche d’adventices. Au rythme d’une vingtaine d’hectares par jour, le robot dresse une carte intraparcellaire de la présence de bioagresseurs. Sur sa rampe prennent place deux caméras dotées d’un champ de vision de 6 m. Elles détectent les adventices parmi les blés avec une précision de moins d’un millimètre. Cette performance doit permettre d’identifier les plus camouflées. L’analyse des images transmises par les caméras est confiée à une intelligence artificielle baptisée Wilma.
Amazone propose un principe similaire mais préfère s’offrir les services d’un drone. L’aéronef survole la parcelle concernée avec une caméra RGB spéciale. Les photos sont géoréférencées et le logiciel DroneLink effectue une cartographie des adventices et génère une carte d’application pour la pulvérisation. Afin de fiabiliser le traitement ciblé, les spots de traitement sont élargis sur une zone de sécurité d’un mètre.
De son côté, John Deere mise sur sa filiale Blue River pour accélérer le développement de la pulvérisation ciblée. Mais contrairement aux solutions européennes, le dispositif ne se monte pas sur un pulvérisateur classique. C’est donc un nouvel engin, avec des buses placées tous les dix centimètres et un carénage complet qui procède au traitement.
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